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PIC DU COMTE - LA PLATE

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Date : 17/01/13 Difficulté : Difficile
Accompagnateur : C. Malbois Coordonnées UTM :  
Participants : 31 Départ : 31T 0676432 4897862
Longueur : 14,5 km Pique Nique :  
Dénivelée : 1050 m Autres :  
Carte IGN TOP 25 n° :

3140 ET

Position par rapport à Buis-les-Baronnies : 14 km S/E

 

Commentaires techniques

Départ du parking devant le hameau de « Veaux » sur la D 242 position (31T 0676432 4897862). Traverser le hameau en passant devant un restaurant, puis prendre un chemin en pente raide, azimut Est. Passer devant un réservoir puis longer, en montant, la clôture qui entoure des vergers d'abricotiers. Au point (31T 0677302 4897485) cairn. Retrouver le sentier qui monte dans « La grande combe », passer devant des charbonnières et au niveau de la troisième, obliquer à gauche. Prendre un passage très pentu pour atteindre le point (31T 0678714 4897286). A ce point, prendre à droite, suivre le sentier sur la dorsale dans un bois de résineux, azimut moyen 130° pour atteindre le « Pas du Cade » là, prendre la large piste forestière qui vous conduit au « Col du Comte » position (31T 0679134 4896066) .

Du col, prendre à droite une sente mal définie qui monte à flanc de montagne, azimut 320°, à travers des buis rabougris, pour arriver sur la ligne de crête au point (31T 0678650 4896248). Prendre à gauche en crête azimut moyen 270° sur 2 km environ. Au point précis (31T 0676664 4896017) Cairn, prendre à droite en descente dans un pierrier, arriver au « Col d'Arnoux ». Au point (31T 0675934 4896451) prendre à droite un sentier qui va vous faire rejoindre la piste forestière, la suivre à gauche, en descente sur 1,5 km puis au point (31T 0674996 4896515) à droite dans la zone coupe feu. A mi pente, toujours à droite, retrouver le GR 91, le suivre scrupuleusement à travers les combes pour vous retrouver au point de départ.                                                                                       

C. Malbois

 

Compte-rendu :

Le mistral a soufflé pendant une bonne partie de la nuit et il était difficile de sortir, ce matin, le gros orteil de sous la couette, même  pour une sortie sympathique telle que Clément nous la proposait aujourd’hui… et pourtant 31 courageux se trouvaient au rendez-vous, au village de Veaux, équipés pour affronter la froidure (même Francis a enfilé de grandes chaussettes !!!). Le dénivelé annoncé à plus de 900 m. a dû motiver ces purs et durs de Randouvèze. Il est vrai que pour certains d’entre nous, nous étions restés sur la déception de n’avoir pu marcher dimanche dernier au Saint-Julien en raison de prévisions météo désastreuses, démenties par la réalité d’une journée radieuse.

La neige tombée pendant une partie de la journée de mardi constitue l’inconnue du jour : qu’allons nous trouver  sous nos pieds ? La réponse ne se fait pas attendre longtemps car, dès la sortie du village, nous foulons une mince couche qui crisse sous nos semelles. Nous nous trouvons, en effet, sur la face Nord de la vallée du Toulourenc qui, en cette saison, ne voit quasiment pas le soleil de toute la journée. En face, pourtant, le soleil arrose déjà le versant Sud et les hameaux du Pas du Ventoux de ses pâles rayons matinaux.

Hardis les gars (… et les filles), comme on disait dans la marine à voile, le pas est décidé, Clément donne la cadence et la première pente est une formalité jusqu’au premier obstacle : nous devons nous faufiler entre une clôture et quelques broussailles agressives qui voudraient nous décourager. Nous n’avons pas prévu de sécateurs mais nous franchissons cette difficulté sans trop d’égratignures, nos carapaces hivernales nous ont protégés des ronces.

Enfin, nous allons pouvoir prendre notre régime de croisière et nous nous engageons sur un sentier en sous-bois qui monte progressivement sur les contreforts du Mont Ventoux, en nous procurant quelques vues sur la vallée du Toulourenc encore gelée, où nous pouvons distinguer Saint Léger dans une brume légère. Nous sommes bien abrités et, à défaut de soleil, nous oublions un peu le mistral du départ. En face, sur l’autre rive du torrent, les parois rocheuses, propices à la pratique de l’escalade à la belle saison sont, quant à elles, éclairées par le soleil.

Le sentier révèle de nombreuses traces d’animaux que les spécialistes décryptent en nous indiquant leur cheminement sur la pente. Une courte halte auprès d’une charbonnière destinée à la fabrication du charbon de bois, autrefois, nous rappelle qu’il y eut ici une activité humaine, dont les ruines de la maisonnette attestent aussi la présence et les conditions de vie spartiates. Le chemin s’élève encore, surplombant quelques ravins aux parois sombres et austères. La neige ne nous gêne pas trop, mais les bâtons sont utiles pour assurer nos pas.

Peu à peu, le sous-bois fait place à une végétation plus méditerranéenne où dominent les buis et arbustes typiques de la région. La lumière commence à poindre au travers de la cime des arbres. Une percée permet d’apercevoir Chamouse, tout au loin. Nous cheminons dans cette végétation dense, un vrai labyrinthe où les voix fortes de Clément et Gérard sont notre fil d’Ariane acoustique. Gare aux branches traitreuses qui nous tendent quelques pièges : Claude en gardera en souvenir une (petite) balafre que Suzanne soignera avec une douce sollicitude !  Parvenus à une vaste clairière, nous faisons une halte au soleil mais le vent froid nous saisit à nouveau… Juste le temps de faire le point, ne nous attardons pas trop !

La piste vers le Col du Comte s’ouvre maintenant, large devant nous et le pas est décidé.  Clément a fait le choix de nous éviter la grosse montée prévue au programme et nous allons suivre cet itinéraire, plus facile dans les conditions du jour, jusqu’au col du Comte (997 m.). Cette partie du trajet s’effectue largement au soleil qui nous rassérène un peu, malgré le vent qui, sans nous atteindre directement, souffle à la cime des pins aux troncs immenses qui surplombent la piste : cette musique est impressionnante.

Petite pause pour assurer le regroupement et nous repartons par un sentier plus raide et  pentu, où le pied doit chercher de bons appuis sur les rochers et la fine couche de neige. Les courtes haltes pour reprendre son souffle sont l’occasion de tourner nos regards vers le sommet du Ventoux ou de jeter un coup d’œil sur la vallée, où se nichent les hameaux des Alazards et de Sainte-Marguerite, qui s’étend largement à nos pieds : la mosaïque des vergers et champs d’oliviers en bas forment un vrai contraste avec la montagne au flanc de laquelle nous avançons. Le sentier en balcon sur la vallée  présente quelques petites difficultés et oblige à pousser sur les bâtons. La vigilance reste de mise sur la pellicule de neige qui rend les cailloux glissants et sur laquelle les crampons perdent un peu d’efficacité. Le spectacle est superbe. Nous nous arrêterons pour la pause du pique-nique sur la crête, au Sommet de la Plate.

Si la vue est inoubliable en ce haut lieu, face au Mont-Serein et au sommet du Ventoux, le confort y est sommaire pour poser nos individus en ce qu’ils ont de plus charnu. Les buis nous offrent leur accueil pour nous éviter un contact trop frais…  et la bonne humeur sera là, comme à l’accoutumée ! Quel endroit plus somptueux pour souhaiter la bienvenue en ce monde à Lou, la dernière petite-fille de Francis ? En tout cas, la température ambiante n’incitera pas à sacrifier à la sieste et les sacs sont assez rapidement remis sur le dos. Vite, Clément, nous voulons marcher !

Le départ est donné. Nous reprenons le chemin de crête enneigé, au milieu de la végétation qui émerge, impressionnant par ses vues sur le Ventoux et la vallée. Il règne, sur cette crête à la blancheur immaculée, une impression de douceur ouatée et de sérénité que nos pas étouffés ne troublent pas. Seuls les bâtons rythment la mesure. Randouvéziens, appréciez votre bonheur !  Puis une longue et belle descente s’amorce, en direction du Col d’Arnoux. La vigilance est toujours de mise sur le sol pierreux que masque la neige, mais il n’y aura pas de chutes à signaler.

Le sentier serpente ainsi, jusqu’à rejoindre une belle piste que nous allons maintenant emprunter. De là, nous avons désormais une vue panoramique depuis Le Pas du Ventoux jusqu’à Entrechaux, dont on perçoit le donjon du château, en passant par le village de Faucon perché sur son promontoire. Le retour vers notre point de départ commence à se préciser, le régime tend à baisser légèrement car la montée au Pic du Comte a laissé quelques toxines dans les mollets. Aussi peut-on percevoir une lueur de contentement dans quelques regards lorsque nous bifurquons à droite et descendons, quelque peu en désordre (n’est-ce pas, Clément ?), un large coupe-feu qui conduit droit à la route qui mène de Malaucène à Veaux… mais nous n’atteindrons pas ce boulevard trop facile et monotone, dur sous les pieds !

L’itinéraire prévu pour terminer dignement la randonnée est un tronçon du GR 91 qui traverse 2 ou 3 combes, dont celle de Combe Grasse. Le sentier est caillouteux, monte et descend et monte encore, la neige n’y est plus qu’un souvenir et il reste à franchir quelques hautes marches glissantes et pierriers…  et nous atteignons l’ultime descente avant de reprendre enfin cette route tant convoitée, au lieu-dit Le Vallon, qui va nous mener en quelques enjambées au parking où nous attendent nos véhicules.

Le bilan de la journée, environ 15 km. ,  900 m. de dénivelé, du froid mais un beau soleil : la journée fut très agréable en définitive… des paysages à nuls autres pareils qui, sous leur manteau neigeux, prenaient une autre dimension.  Nous pouvons en remercier notre guide, Clément, grâce à qui nous avons dû quitter nos lits chauds et douillets ce matin et nous ne lui en tiendrons pas rigueur.

G. Langlois

Photos : J. Gourault, Ch.Formet

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