Garde Grosse

Date : 23/01/14 Difficulté : Difficile
Accompagnateur : C. Malbois
Coordonnées UTM :
Participants : 29 Départ : 31T 0670643 4913807
Longueur : 15,1 km Pique Nique :
Dénivelée : 950 m Autres :
Carte IGN TOP 25 n° : 3139 OT
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : 30 km N

 

Commentaires techniques :

Départ du parking du pont de l'Europe à Nyons, position (31T 0670643 4913807). Se diriger vers le " Pont Roman " pour trouver les marques rouge & blanches du GR 9. Suivre celui-ci sur 3 km environ et au point précis (31T 0671984 4913550) le quitter. Aller tout droit sur un sentier balisé jaune, le suivre jusqu'à un gros cairn, (31T 0672089 4915068). Là, tourner à droite toute, azimut moyen SE, suivre la ligne de crête (passages près du vide), et continuer jusqu'au "Col de la Croix". Traverser le carrefour et suivre les marques jaunes en ascension rapide pour atteindre le poste de vigie de " Garde Grosse " (31T 0671480 4911483). Ensuite, suivre en descente sévère les marques jaunes, azimut moyen 245° jusqu'au point (31T 0670874 4911332). Prendre à droite, et après 200 m, obliquer à gauche au point (31T 0671011 4911521). Descendre le long du " Ravin de Saint Jaume ", retrouver le bitume au lieu dit " Pied de Garde Grosse ". Suivre la route en descente jusqu'au point précis (31T 0670785 4913764) et prendre à gauche un sentier en descente qui vous ramène au tunnel de Nyons. Prendre la route inverse jusqu'au point de départ.
C. Malbois

Compte-rendu :

La fraîcheur matinale du Pontias souffle sur le parking des rives de l'Eygues ce matin, à Nyons, face à la Promenade de la Digue où musardent habituellement (quand chauffe le soleil !) d'heureux retraités nombreux dans ce « Petit Nice ». Clément a, en effet, sorti de son catalogue une belle et ronde Baronniarde que nous avions délaissée depuis quelque temps : Garde Grosse. La vigie du Pays nyonsais domine de sa masse verdoyante cette sous-préfecture au climat privilégié. Une trentaine de marcheurs grelotant d'impatience sont aux ordres du starter. Pour se réchauffer et chauffer l'ambiance, Serge entame le répertoire de Stromae jusqu'à ce que le maestro donne le signal.
Quelques hectomètres de bitume dans le secteur résidentiel de la sous-préfecture permettent de commenter les dernières nouvelles de la chaude actualité (dans tous les sens du terme) et nous parvenons au sentier qui nous emmènera vers le sommet convoité où la belle nous a donné rendez-vous pour déjeuner. C'est le GR 9 que nous suivons dans un premier temps. Le chemin est déjà pentu, l'échauffement immédiat, et les premières couches d'anoraks et pulls tombent au fur et à mesure de l'ascension. De courtes haltes permettent aux plus avisés de se sustenter : Claude en profite pour croquer la pomme qui ne le quitte jamais (pas toujours la même !) et Daniel demande secours et assistance à une main habile pour retrouver sa traditionnelle banane égarée dans le fond du sac.
Clément maintient néanmoins un rythme soutenu malgré ces aléas. A la bifurcation du sentier avec le GR 9, au Pied d'Essaillon, nous prendrons, plein Nord, un chemin qui nous fait alors découvrir en surplomb de la vallée de l'Eygues la cité des Montauban. Le point de vue est irremplaçable, la ville blanche se révèle avec la Tour Randonne (ou Notre Dame du Bon Secours) comme repère avec son chapeau aux airs de pièce montée en sucre. De Nyons, nous ne verrons aujourd'hui que les toits, il faut pourtant dire qu'une visite s'impose pour en découvrir quelques aspects plus secrets, au fil des rues étroites de la vieille ville. La Montagne des Vaux, que nous avons déjà explorée, domine la ville en face de nous.
Chemin faisant, nous réussissons à capter quelques rayons de soleil qui nous réjouissent. Atteignant quelques kilomètres plus loin l'extrémité du sentier, une nouvelle halte permet de découvrir en même temps Nyons d'un côté et, de l'autre, la vallée de l'Eygues au-delà d'Aubres et la Montagne de la Lance légèrement enneigée. Notre progression se fera maintenant sur la crête ensoleillée de la Montagne d'Essaillon, par un sentier étroit, rocailleux et parfois glissant. Les parois abruptes à nos pieds sont impressionnantes. C'est la longue et verte vallée de Chateauneuf de Bordette qui s'étale devant nous, avec ses hameaux dispersés au milieu des champs d'abricotiers et d'oliviers, des vignobles et champs de lavande.
Ainsi irons nous, jusqu'à rejoindre le sentier botanique où un petit belvédère permet de contempler confortablement ce paysage serein, bordé à l'Est par la Montagne d'Autuche et la Montagne de Peitieux. Par un sentier en sous bois nous descendrons jusqu'à la route desservant le sommet de Garde Grosse, au Col de la Croix (709 mètres). Nous n'en avons pas fini pour autant et maintenant, notre belle Baronniarde doit se laisser vaincre : encore plus de 200 mètres de dénivelée à gravir pour toucher au but ! De là, c'est pratiquement en ligne droite que le chemin s'élève, coupant en plusieurs endroits la route en lacets.
Les plus vaillants oseront la trace directe, les plus sages emprunteront la route pour les derniers virages... et tous nous nous retrouvons sur le sommet convoité, au pied de cette affreuse antenne-relais qui au loin le rend si repérable. Il est largement temps de sustenter nos estomacs et c'est avec un plaisir non dissimulé que nous nous posons sur le haut de la pente, à l'abri du vent, face au soleil et à la Montagne de Buisse. Le regard porte au loin devant cette large vallée qui se déroule jusqu'aux Dentelles de Montmirail et même au-delà.
Si la montée fut longue et progressive, la descente, quant à elle sera très abrupte, attention à la chute ! C'est donc avec prudence que nous nous y engageons, pour rejoindre le Ruisseau de Saint-Jaume. Au passage, nous pouvons constater que les chasseurs sont sur le terrain, à l'affût des sangliers qui marquent leur passage en retournant la terre pour y chercher pitance... Leur longue attente semble bien vaine. Des bip-bips ponctuent la descente... Renseignement pris, ce sont de petits appareils dont sont dotés les chiens d'arrêt pour se signaler à leurs maîtres : on n'arrête pas le progrès !
Nous voilà sur le bitume ! Cela mérite bien une pause pour soulager la tension de cette partie du trajet et reposer les orteils sollicités sur de telles pentes. Clément nous invite à poursuivre pianissimo car nous en avons fini avec le sol glissant et les cailloux. Nous pourrons prendre le temps d'admirer les oliviers, rescapés pour certains du gel de 1956. Depuis, les oliveraies ont été en grande partie reconstituées. Ces arbres mythologiques sont très beaux avec leurs troncs torsadés, noueux. C'est la pleine saison de la récolte des olives. La file indienne n'est plus qu'un gentil troupeau éparpillé mais Clément semble disposé à tolérer cette joyeuse anarchie !
Bientôt nous atteindrons le belvédère qui, à l'approche de la cité, nous procure un dernier point de vue panoramique puis s'amorce l'ultime descente sur des rochers glissants avant d'atteindre la route, au pied des Guards. Le soleil illumine encore la ville et donne une belle allure au Pont Roman qui enjambe l'Eygues. Ce pont, contrairement à une idée largement répandue, ne date pas de l'époque romaine mais fut construit au XIVème siècle. Sa robustesse lui permit de résister à de grosses crues, dont celle exceptionnelle de 1914.
Retour aux voitures et direction Mirabel aux Baronnies où nous pourrons faire notre petite halte habituelle avant de repartir vers Le Buis... Une belle journée en Baronnies ! Que Clément en soit remercié... Virginie, heureuse que notre guide n'ait pas élevé la voix, m'a glissé au creux de l'oreille « Il est formidable ! »... et nous ?... « Nous sommes formidables ! ».
Gérard Langlois.