Ferrassières

 

Date : 25/06/2015
Difficulté : Modérée
Accompagnateur : R. Giraudin
Coordonnées UTM :
Participants :  37 Départ : 31T 0698505 4889850
Longueur : 16,6 km Pique Nique : 31T 0701886 4893329
Dénivelée : 610 m Autres :
Carte IGN TOP 25 n° :  3240 OT
Position par rapport à Buis-les-Baronnies :  36 km SE

 

Commentaires techniques :

Départ du parking habituel place de l’église de Ferrassières.
Nous sortons du village côté Est et laissons la route au point 31T 0699086 4889786, altitude 993 m pour emprunter un chemin herbeux azimut NNE.
Arrivés à la table d’orientation nous traversons la D63 pour continuer toujours NNE jusqu’au point 31T 0699918 4892803 un peu au-delà du Col de l’Homme Mort.
Notre direction devient SE en montée tranquille dans les courbes de niveau de la montagne d’Albion.
Après la pause déjeuner, nous suivons une piste orientée Sud à partir du poteau « Le Seuil » (alt. 1253 m) jusqu’aux Hautes-Ferrassières, hameau encore nommé Ferrassières-en-Barret sur la carte IGN.
En sortant du hameau direction SW, une piste nous amène à la route de Ferrassières que nous quittons au point 31T 07006669 4889353 au profit d’une piste orientée plein W qui nous ramène au point de départ.

Indice d’effort calculé sur le site de la FFRP :
IBP = 63 HKG ce qui qualifie la randonnée comme « moyenne » pour une préparation physique moyenne, et « facile » pour une haute préparation physique …

Merci Reine pour ce parcours entre lavandes, forêts et pâturages d’estive.

Georges Thouard

Compte-rendu :

C’est sous la protection de Jeanne d’Arc, choisie par les Ferrassièrois comme patronne au siècle dernier, et la conduite toujours aimable, sympathique et attendue de notre tandem habituel, Reine et Jacotte, que notre randonnée de fin de saison a lieu aujourd’hui, autour de Ferrassières. Inutile de préciser que l’affluence du jour est remarquable : 37 Randouvéziens sont là pour terminer une belle année de randonnée sur nos sentiers drômois et vauclusiens… Il fait beau, l’humeur est joyeuse, en avant pour une aventure tout en bleu, celui du ciel et celui des lavandes qui vont bientôt arriver à leur pleine floraison.

Ferrassières, la seule commune drômoise du Plateau d’Albion, se trouve déjà à 950 mètres d’altitude aussi l’air y est-il un peu plus frais qu’au Buis, ce qui peut expliquer que les lavandes y soient plus tardives. C’est, en tout cas, pour nous, une température idéale pour randonner confortablement. La dénivelée du départ est encore modeste, mais ne sommes nous pas là pour profiter des paysages qui sont toujours superbes, alternant ce côté un peu austère du plateau et la douceur des lavandes, bien rangées en ondulants sillons épousant le relief du terrain. C’est un paysage des Alpes du Sud à la végétation méditerranéenne évoluant vers le type montagnard. La Montagne de Lure en est toute proche.

Allons donc découvrir tout cela sur les chemins où nous mènent nos guides. Nous longeons les champs de lavande sur une piste caillouteuse puis traversons une zone de garrigue jusqu’à la table d’orientation au bord de la route qui mène à Barret de Lioure. De là, une vue très large permet de découvrir le plateau vers le sud. Reine nous indique quelques points de repère caractéristiques. La vue est dégagée sur ce beau plateau et l’on peut apercevoir au-loin l’endroit où, il y a quelques années, se trouvaient encore les « grandes oreilles » de nos armées et les puissantes armes défensives qu’elles y avaient déployées, à Saint-Christol. Plus pacifique, la Montagne de Lure se profile en prolongement du Mont-Ventoux.

Traversons cette petite route et rejoignons par le sentier aux senteurs méditerranéennes le Col de l’Homme Mort (1213 mètres) sur la D63. Est-il besoin de préciser que le nom du lieu est propice à des blagues d’écolier en goguette (voir le diaporama !!!). Et pourtant, au risque de vous décevoir, vous qui attendiez une explication un peu plus romantique (le romantisme est empreint de violence), ce nom (ou Col de la Croix de l’Homme Mort) ne serait qu’une déformation de « l’orme mort ». Cet intermède étant clos, Reine nous engage sur le chemin qui en légère descente nous mènera au Hameau de Chanaux (1238 mètres). Suivant approximativement le Ravin de Fontanille, nous quittons cette zone en partie boisée pour remonter vers le Seuil.

Avant cela, à flanc de colline, une magnifique borie, encore relativement bien préservée, s’offre à nos yeux, blanche sous le soleil. Une visite s’impose car c’est un bel exemple d’édifice en pierre sèche et nous pouvons découvrir à notre aise le mode de construction particulièrement complexe sous les voutes des deux pièces qu’elle comporte. Quelques éboulements laissent apparaître le jour mais c’est aussi un moyen de mieux voir l’assemblage de la pierre telle que la travaillaient les paysans d’alors. Ces bories faites de pierre calcaire (soit pierre du Midi ou pierre chaude, soit pierre de Provence ou pierre froide selon les endroits) sont un précieux témoignage de la vie rurale et pastorale dans ces massifs de Lure et d’Albion ou encore du Ventoux où les jas sont nombreux. Notez que le mot « borie », d’origine languedocienne, n’est utilisé que depuis le XIXème siècle et désigne une grange ou une étable à bœufs, en Provence on parlait plus simplement de « cabanes ».

Tant de curiosités ne manquent pas de nous mettre en appétit… d’autant que nos guides, dont le savoir-faire est reconnu, ont la réputation de toujours apporter quelques délicieux produits. On ne faillira pas à la tradition, terrine, confitures, croquants seront dégustés avec délectation : pour la première fois, nous avons vu Francis (le Belge) s’agenouiller devant des dames, les yeux pétillants et les papilles en extase ! Délicieux intermède qu’il faudra interrompre néanmoins pour reprendre notre déambulation. Petites montées et légères descentes se succèdent en direction du petit village de Ferrassières de Barret. Un bel arbre au tronc torsadé, facétie de la nature, ne manque pas d’attirer l’attention de tous. Longeant une haie épaisse, un brusque remue-ménage se produit et un chevreuil « déboule » dans le champ de céréale en nous montrant son cul (excusez le mot). Un arrêt au village silencieux et désert en cette chaude après-midi permet une petite pause… à noter au passage, pour les amateurs de fossiles, de magnifiques ammonites, énormes, exposées dans la courette d’une petite maison fleurie. Le chemin, alternant avec quelques petits bouts de bitume se poursuivra parmi champs de lavande et lopins de céréales, paysage classique mais toujours apprécié, jusqu’au Hameau du Cantonnier. Le plateau permet au regard d’embrasser l’horizon, loin devant où se profilent les sommets des Alpes du Sud.

Bientôt, nous rejoindrons l’itinéraire du départ au lieu-dit La Canquelle pour rejoindre Ferrassières et notre protectrice devant laquelle nous allons nous déchausser humblement et aérer nos orteils qui pendant 10 mois nous auront bien baladés entre Baronnies et Ventoux et ailleurs encore… Georges, notre statisticien du jour, aura relevé plus de 16 km effectués pour une dénivelée de 610 mètres. Et pour clore de belle façon cette journée conviviale, Reine nous emmènera sous les ombrages de son domaine pour prendre un rafraîchissement apprécié de tous… Qu’elle en soit remerciée, ainsi que Jacotte, leur attention, leur amitié et leur connaissance du terrain nous ont permis de profiter pleinement de la journée.

Gérard Langlois.


Photographies : V. Cortès, G. Thouard

Trace : G. Thouard

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