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Villeperdrix - Crête des Lichières

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Date : 06/12/12 Difficulté : Moyenne
Accompagnateur : G. Bonfils Coordonnées UTM :  
Participants : 32 Départ : 31T 0681967 4923473
Longueur : 13,5 km Pique Nique :  
Dénivelée : 720 m Autres :  
Carte IGN TOP 25 n° :

3139 OT

Position par rapport à Buis-les-Baronnies : 32 km N

 

Commentaires techniques :

 

Compte-rendu :

Aujourd’hui, Gaston est notre guide pour cette randonnée qu’il a préparée avec Marcel, authentique Randouvézien du village. Tous deux ont, en effet, une excellente connaissance du terrain. Cette sortie par un temps bien frais (Brrr !), car l’hiver précoce semble déjà bien installé, promet d’être agréable sur un territoire qui ne l’est pas moins. 32 Randouvéziens sont présents au départ, bien enveloppés dans leurs équipements chauds, les bonnets enfoncés jusqu‘aux oreilles. L’itinéraire d’accès par les gorges de l’Eygues nous a déjà permis de goûter la beauté du site : le torrent coule de façon abondante et l’eau d’un vert émeraude est déjà un spectacle sympathique pour une mise en bouche.

A cette heure encore matinale, le village paraît un peu engourdi. Au-dessus de nos têtes, à la terrasse d’une maison, deux chiens s’interrogent sur ce rassemblement inhabituel, en plein milieu du virage. Marcel, qui arrive alors, n’a pas dû prévenir ses concitoyens de l’événement ! Tout le monde est là, Drômois et Vauclusiens ? C’est parti !

Les premières dizaines de mètres, en descente sur une petite route bitumée, sont un exercice d’équilibre qui nécessite un peu de vigilance car le sol est légèrement verglacé. Il serait bien dommage de déplorer de si bon matin des coccyx bleuis ou endommagés. D’ailleurs, tout le parcours nous conduira à rester sur nos gardes : la fine pellicule de neige qui reste encore au sol constitue un piège permanent en montée comme en descente, sans oublier la boue qui colle aux chaussures et parfois s’avère aussi instable aux pieds. En tout cas, cela n’altère pas la bonne humeur et l’ardeur du groupe.

Nous escaladons la première montée, raisonnable, après avoir franchi un petit torrent à gué. Ce sera le premier d’une longue série car nous en aurons une bonne demi-douzaine à notre actif au terme de la randonnée. Gaston aurait-il voulu tester notre agilité et notre capacité à ne pas nous mouiller les pieds par une température aussi fraîche ? Un trio féminin bien affûté entraîne allègrement les marcheurs. Les premiers effeuillages interviennent… Au fur et à mesure que nous gravissons le sentier, nous apercevons le village de Villeperdrix s’éloigner, au milieu de cette belle vallée. Et nous montons ainsi jusqu’au lieu-dit La Bergerie(630 m), où Gaston a recommandé aux premiers d’attendre pour un regroupement (réflexe de pasteur attentif à son cheptel, en ce lieu prédestiné). Le site en vaut la peine : le spectacle y est magnifique. Nous avons d’un côté la Montagne d’Angèle enneigée et de l’autre, surplombant les Gorges de l’Eygues et le village de Sahune, le Pic d’Ambonne et le village perché de Montréal les Sources. Quant à la bergerie, les ruines sont encore là, bien cachées dans la nature qui reprend sa place.

Notre chemin se poursuit en direction du Marcel (ironie du sort car le nôtre - pas le pâtissier - a dû nous quitter à quelques hectomètres de Villeperdrix !). Les kilomètres s’enchaînent par un sentier toujours agréable qui nous montre toute la diversité botanique et géologique des lieux. C’est un véritable sentier de découverte, un livre ouvert sur les Baronnies. Il n’y a toujours pas de grosses difficultés, nonobstant les quelques parties pierreuses et le sol parfois glissant. La fine couche de neige qui tend à fondre n’est pas un handicap. Montées et descentes régulières se succèdent, surplombant la vallée. Nous passons le Col de Brus. La lumière du matin est douce à nos yeux qui ne perdent rien du spectacle. De temps en temps, le regard peut s’échapper jusqu’au Ventoux, discret et lointain en ce lieu. Quel régal !

La matinée s’écoule ainsi, jusqu’à une crête où nous cherchons parmi les buis et les épineux un espace pour déjeuner à l’abri du vent qui souffle un peu ce matin mais que notre itinéraire abrité nous a épargné. Bien installés face à la vallée, le Pic d’Ambonne à gauche, la Montagne de Garde Grosse à droite, Sahune et l’Eygues à nos pieds, nous pouvons déguster nos provisions toujours copieuses. Nous en profitons pour scruter le ciel avec l’espoir d’apercevoir quelques vautours habitués des lieux… Nous n’aurons qu’un Transall de l’Armée de l’Air et trois corneilles pour nous consoler. Aussi nous ne nous attarderons pas plus qu’il ne convient… Et c’est le départ vers le Col de Maruen par le chemin de crête. Les premières foulées sont un peu pénibles et il faut relancer les mécaniques. Heureusement l’attrait du cadre et le plaisir de la conversation font rapidement oublier l’appel à la sieste.

Parvenus au Col de Maruen (780 m), Gaston choisit de modifier l’itinéraire et de nous faire descendre vers Villeperdrix sans monter sur la crête des Lichières, craignant pour nous une descente un peu difficile en raison du terrain escarpé et glissant. Nous aurons donc quelques dizaines de mètres de dénivelé en moins. Mais nous aurons une belle compensation car le chemin de retour est très agréable. Ce sentier en balcon au-dessus de la vallée, ensoleillé, offre des vues somptueuses en direction du village. La vallée s’ouvre largement en faisant découvrir au loin un vaste panorama, dont la Montagne d’Angèle n’est pas le moindre attrait. Le chemin présente quelques pièges auxquels il faut prendre garde. De petites sources au mince filet d’eau traversent le sentier et le rendent glissant, quelques parties caillouteuses obligent à la prudence, mais le spectacle est magnifique. Une trouée à travers les arbres laisse apparaître Villeperdrix sous le soleil de l’après-midi qui déjà allonge nos ombres mais donne une lumière chaude au paysage.

Nous approchons du village. Le chemin traverse alors des marnes si typiques des Baronnies, creusées par les pluies en profondes rigoles. Peu avant de reprendre la piste, le sol révèle un phénomène géologique intéressant : la roche s’est fragmentée en mince bâtonnets friables, comme des milliers d’allumettes (ou de frites !), rassemblées en un énorme fagot dégradé par le ruissellement des eaux. Très beau et surprenant !

Au croisement des Barnauds, nous nous engageons sur le dernier tronçon du chemin qui va nous conduire directement au village, après avoir franchi un dernier cours d’eau et nous retrouvons le chemin du départ parmi les champs d’oliviers ! La rapide visite du village toujours désert (non, la permanence de la mairie est ouverte !) mettra un terme à notre belle journée dont nous remercions Gaston. En effet, il est peu fréquent qu’une randonnée offre une telle continuité en termes d’agrément : pas de piste forestière ennuyeuse, en particulier. Même les gués à franchir ont été une partie de plaisir… Vous êtes tous d’accord ?
 

Gérard Langlois.

 

Photos : G. Thouard, J. Gourault

 

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