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Le Vallon des Péchières

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Date : 14/03/13 Difficulté : Moyenne
Accompagnateur : L. Trémori Coordonnées UTM :  
Participants : 38 Départ : 31T 0681672 4905101
Longueur : 16,3 km Pique Nique :  
Dénivelée : 680 m Autres :  
Carte IGN TOP 25 n° :

3139 OT

Position par rapport à Buis-les-Baronnies : 0 km

 

Commentaires techniques

Randonnée en boucle depuis Buis les Baronnies. 6h15 avec arrêts.

Remarque : le parcours ci-dessous décrit correspond au parcours de la boucle n°2 (PR balisé en jaune), faite en sens inverse. Avantage : vue sur Buis à la descente du Col de Malpertuy.

Partir de la place du Quinconce (370 m - 31T 0681672 4905101), remonter la Promenade Prince de Monaco jusqu’au Pont Neuf (ancien pont).

Descendre par l’esccalier et rejoindre le centre de La Fontaine d’Annibal. Remonter sur la D546 par l’Allée des Cerisiers, et rejoindre le Pont d’Ubrieux sur l’Ouvèze.

Prendre à gauche (412 m - 31T 0682040 4907254) le Vallon des Péchières, que l’on remonte par un large chemin, jusqu’au Col de Milmandre (852 m - 31T 0678322 4908048). On rejoint alors le GR9 que l’on ne quittera plus dans la descente jusqu’à Buis les Baronnies.

Traverser Sud Est jusqu’au Col de Malpertuy par le GR9, et toujours le balisage jaune de la boucle n°2 (852 m - 31T 0679770 4907305).

Descendre par le sentier jusqu’au parking de Vertégoux (603 m - 31T 0680474 4906232). Prendre le chemin carrossable balisé en GR jusqu’à la route qui vient de la ferme de St Denis.

Terminer la descente sur Buis en suivant toujours le balisage GR et rejoindre le départ Place du Quinconce, par le Bd Georges Clémenceau et le Bd Aristide Briand.

F. Guerbette

 

Compte-rendu :

Le temps incertain en cette fin d’hiver a obligé Louis, notre guide du jour, à modifier son programme initial et nous sommes conviés aujourd’hui à un parcours classique plus sûr et accessible, autour de Buis les Baronnies. Le départ est donné Place du Quinconce à 38 Randouvèziens qui n’ont pas eu peur de braver la froidure que le Mistral nous envoie. Même Claudine, absente de nos rendez-vous du jeudi depuis quelques mois, comme la Mathilde de Brel, est revenue ! Mais ce matin, plutôt que Brel, nous pourrions chanter « vive le vent d’hiver ».

Ce vent nous pousse sans tarder vers la digue (Promenade Prince de Monaco) sur laquelle nous faisons nos premières enjambées au bord de l’Ouvèze. A l’entrée du pont qui enjambe la rivière, Josette, qui a sûrement oublié qu’elle était spécialiste de la course de fond et non du 3000 mètres steeple, fait une cabriole par-dessus la borne qui interdit le passage aux engins motorisés : elle en sera quitte pour une petite frayeur (nous aussi) et une jolie bosse au front que masquera la frange… Et nous reprenons notre progression matinale dans les quartiers résidentiels du Buis puis dans les champs d’oliviers qui nous épargnent un peu de bitume. Nous nous dirigeons vers les Gorges d’Ubrieux où l’Ouvèze a su forcer le passage pour franchir la barre rocheuse qui se déroule jusqu’à la Baume Noire, en passant par la Montagne des Plates.

Le passage au pied des parois de l’Adret d’Ubrieux, rendez-vous estival des amateurs d’escalade, est particulièrement frais à l’ombre du matin. En passant sur l’autre rive, nous retrouvons le soleil et prenons le temps de jeter un regard sur les eaux vertes et abondantes à ce moment de l’année. La montée va bientôt s’engager. La piste est facile et progressive et nous laisse tout loisir pour discuter et profiter du cadre. Car la randonnée aura essentiellement pour intérêt de nous faire découvrir, ou redécouvrir pour les «  anciens », les paysages qui rendent le Buis si agréable à vivre  (c’est un Vauclusien qui vous le dit !). Au cours de cette montée du Vallon des Péchières, en levant les yeux, nous pouvons admirer le travail de la nature qui a sculpté les parois et falaises, dont les éboulis témoignent encore. Il y a, paraît-il, dans ce milieu, des espèces d’oiseaux peu fréquentes que nous ne verrons pas ! Et pourtant, combien j’aurais aimé entendre le merle bleu qui, « dès Avril, lance du haut des rochers sa strophe flûtée et mélancolique ».

Ainsi allons-nous d’un pas raisonnable et mesuré, bien emmitouflés dans nos équipements hivernaux qui nous protègent de la morsure du Mistral. La nature est encore endormie et les bruns dominent sur la palette des couleurs de la végétation. Après les oliviers, nous trouverons notamment un étage planté de nombreux jeunes chênes qui ont gardé leurs feuilles ratatinées de l’automne. Sur les pentes ravinées, leurs racines dénudées par l’érosion ressemblent à des reptiles, nombreux mais inertes et inoffensifs. Le large vallon est inondé de lumière, l’azur du ciel est limpide et nos yeux s’imprègnent de la beauté des lieux.

Les rafales nous charrient parfois et nous devons plier l’échine pour avancer sans être asphyxiés par une overdose d’oxygène. L’équilibre s’en ressent. J’ai cru devoir retenir Virginie afin qu’elle ne s’envole pas pour rejoindre directement le Col de Milmandre par les airs. Peut-être eût-il été sage de lester son sac de quelques grosses pierres ? Parvenus à la bergerie des Cades, en ruines, à quelques hectomètres du col, nous profitons des pans de murs encore debout pour nous abriter quelques minutes. De là, nous en profitons pour regarder derrière nous la Montagne de Montlaud que nous aurons en perspective pendant une grande partie de la journée.

L’un des attraits de  cette randonnée sera, d’ailleurs, d’avoir de larges fenêtres sur l’ensemble des Baronnies : Vanige, Montagne de Banne, Chamouse, Château de Gouvernet, seul le Mont Ventoux sera relativement absent de nos champs de vision au cours de la matinée. Après un virage en épingle à cheveux, nous nous dirigeons vers Milmandre, le point culminant du parcours (852 mètres), d’où s’envolent à la belle saison de grands oiseaux multicolores. Une courte halte pour profiter du panorama qui s’ouvre de chaque côté de la montagne. Nous apercevons d’un côté la majestueuse Fournache, dont Alain nous détaille les chemins masqués de là où nous nous trouvons. Et maintenant nous découvrons, sur l’autre versant, la campagne riche de Beauvoisin. Il n’est pas encore l’heure de la pause méridienne et nous allons reprendre le cours de la balade vers le Col de Malpertuis par le GR 9, laissant derrière nous la Baume Noire.

La piste du matin a fait place à un sentier étroit, avec des passages ombragés au milieu des buis et des arbustes méditerranéens plus denses. Ce sentier, au sortir du sous-bois, s’ouvre sur la vallée à nouveau et, en une file indienne impressionnante de ses 38 marcheurs disciplinés, nous nous acheminons vers le lieu de notre pause. Au sortir d’un virage, nous découvrons soudain le Ventoux dont les pentes encore enneigées rutilent sous les rayons de l’astre solaire (oh... que c’est beau !) et nous posons nos sacs pour profiter du paysage et faire plaisir à nos estomacs.

Le spectacle somptueux n’empêche pas les mandibules de fonctionner. Le confort est sommaire mais suffisant et nous sommes plutôt à l’abri du vent au milieu des buis et des épineux : seules émergent nos têtes au-dessus des broussailles (pour les plus grands d’entre nous). Néanmoins l’air reste frais, pour ne pas dire froid, et nous ne nous attarderons pas plus qu’il n’est raisonnable. La descente va donc s’amorcer. A nos pieds, nous découvrons les champs d’arbres fruitiers bien organisés de Beauvoisin. La Montagne des Plates nous domine de ses parois travaillées par l’érosion millénaire.

Sur la pente, de ce côté bien exposé au soleil, nous percevons les premiers frémissements du printemps tout proche. Quelques fleurs émergent timidement : violettes, romarin… Les amandiers sont déjà couverts de fleurs, alors que les abricotiers dressent leurs branches encore dégarnies dans l’attente de journées plus fastes pour faire éclore leurs bourgeons naissants.

A l’approche du  Buis, nos yeux seront éblouis par les vagues que forme le mistral sur les champs d’oliviers, dont les feuillages argentés brillent d’un éclat mouvant, comme un hommage vivant à la Provence de Giono et Mistral. Nous traverserons un peu plus bas ces oliveraies et pourrons alors admirer leurs troncs séculaires, énormes, noueux, immortels.

Ainsi la randonnée que nous a offerte Louis va-t-elle se  terminer bientôt avec ces images en tête. Il ne nous reste plus qu’à traverser les faubourgs buxois où les constructions poussent progressivement… Un petit passage inattendu par l’hôpital… Des ruelles où nous découvrons quelques jardins bien cachés aux yeux des passants… Et enfin le passage étroit de la Goule dans lequel nos sacs passent à peine… Et la Place du Quinconce et ses terrasses ventées aujourd’hui.

Un grand merci à Louis pour cette belle journée !

 

Gérard Langlois.

 

Photos : Ch. Formet

 

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