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Ste Jalle - Arpavon

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Date : 26/09/13 Difficulté : Difficile
Accompagnateur : D. Fétisson Coordonnées UTM :  
Participants : 44 Départ : 31T 0682038 4912542
Longueur : 18,2 km Pique Nique :  
Dénivelée : 760 m Autres :  
Carte IGN TOP 25 n° :

3139 OT

Position par rapport à Buis-les-Baronnies : 15 km N

 

Commentaires techniques

 

Compte-rendu :

En cette matinée encore nuageuse, c’est le Val d’Ennuyé qui est notre destination du jour. Quel programme réjouissant Daniel nous a-t-il prévu ? Nous allons donc nous rendre, qui par le Col d’Ey, qui par la vallée de l’Eygues, à Sainte-Jalle au point de rendez-vous sous les ombrages de la place où se déroule habituellement, en Août, la célèbre Foire Saint-Barthélémy, plusieurs fois centenaire, réminiscence des jours fastes de cette riche cité marchande, ancienne capitale du « grenier des Baronnies ».

Franchissons le petit pont sur l’Ennuyé où pas moins de 3 compteurs dénombrent 45… non 44… non 45… mais non ce sont bien 44 marcheurs présents ce matin. Quelques nouveaux visages se distinguent parmi les « vieux » routards de notre groupe. C’est parti, Daniel reste discret sur l’itinéraire qui nous conduira à Arpavon et dans un caquetant désordre nous lui emboîtons le pas. Les premiers clients du « Panier Sympa » semblent un peu surpris de cette animation. D’une allure décidée, nous passons devant l’église Notre-Dame de Beauver (ou Beauvoir) à laquelle nous adressons un simple regard, sans nous y arrêter. Pourtant il s’agit de l’une des plus belles, voire la plus belle, des églises romanes des Baronnies : il ne faut pas se fier à l’allure massive du clocher rectangulaire, l’intérieur en est d’une remarquable beauté… Il est vrai qu’en cette heure encore matinale, les lieux de culte sont souvent fermés (belle excuse pour les mécréants !).

Après cet échauffement sur le bitume, nous allons nous engager enfin sur le sentier, parmi les vignes. La faible pente est douce à nos mollets qui s’éveillent. Malgré une lumière peu propice pour bien éclairer le paysage, découvrons cette large vallée parcourue de collines marneuses dont les ondulations grises ou bleutées ne manquent pas de charme. Nous pourrons sans doute mieux en profiter lorsque nous aurons gagné de l’altitude. En effet, le Val d’Ennuyé (Pagus Baginensis pour les érudits) est un vaste cirque entouré de montagnes aux pentes peu accentuées qui contrastent avec le caractère plus marqué des reliefs des autres secteurs des Baronnies.

Le chemin traversera notamment les champs d’abricotiers, des massifs de robustes chênes, longera un beau champ de lavande bien ordonné, … La piste devient sentier, la file indienne s’impose alors. Nous irons donc ainsi, gentiment, en faisant nos traditionnelles haltes gourmandes, jusqu’au village du Poët-Sigillat (775 mètres). Nous n’aurons pas forcé outre mesure sur nos bâtons mais serons néanmoins récompensés par la visite de ce charmant village avec un soleil qui réapparaît pour notre plus grand plaisir. Le Poët-Sigillat fait partie de ces villages perchés du Pays de Sainte-Jalle, avec Rochebrune, Tarendol, Saint-Sauveur, Gouvernet, La Bâtie Verdun… tous prudents et vigilants gardiens de la sécurité de la vallée opulente.

La visite par les ruelles où les maisons bien restaurées offrent leur pierre blonde à la lumière du soleil est un moment délicieux. Le petit cimetière bouleversé, dont les modestes tombes sont de guingois, est envahi d’herbes sauvages : on ne doit plus mourir ici. L’église, datée de 1605 sur le linteau de la porte, est remarquable par la simplicité de ses murs blancs qui met en beauté son mobilier. Un peu plus haut, le clocher d’une chapelle, surplombant un joli soustet, domine le village. Avant de redescendre vers le bas du village où certains sont restés à paresser sur un muret de pierre, l’on découvre les pentes de la chaîne de la Clavelière mais aussi le Ventoux légèrement enrobé de brume.

Après cette halte culturelle et paresseuse, reprenons les choses sérieuses, sur un sentier plus accidenté et rocailleux qui descend puis remonte progressivement. Nous passons le petit ravin de Somme Longue. Le long serpent humain s’étire et ondule vers Arpavon, frôlant les arbustes épineux qui grattouillent nos mollets et les buis jaunis par la sécheresse du dernier été. Toujours bien présentes, les marnes entrelardées de roche affleurent dans ce paysage baronniard dominant la vallée où l’Ennuyé le bien nommé semble assez paresseux. La pause méridienne sera finalement la bienvenue pour agrémenter notre gentille promenade en faisant sauter quelques bouchons.

Daniel ayant terminé sa petite sieste incontournable qui nous permet de profiter du spectacle des montagnes proches (Montagne de Buisseron) et lointaines (Vautour, Cougoir), nous voilà rechaussés et harnachés pour la descente. Le village d’Arpavon n’est plus loin et nous l’apercevons bientôt en plongée, sur son éperon rocheux : les photographes ne peuvent pas rater le cliché de carte postale. Il commence à faire chaud car le soleil maintenant semble ne plus vouloir nous abandonner. Aussi l’arrêt prévu pour la visite aura des allures de flânerie touristique. J’ose souligner un détail trivial mais néanmoins important, la parfaite tenue des toilettes près du cimetière qui mérite plusieurs étoiles !

Revenons à l’essentiel, regroupons nous et posons nos individus sur les pierres du parvis de la petite église Saint-Étienne rescapée des guerres de religion et des assauts des protestants : ici eut lieu en 1621 la dernière grande bataille entre catholiques et protestants. Protégés des exactions trop fréquentes par des grilles, la petite nef et le chœur nous offrent la richesse colorée de leurs fresques. L’attention des visiteurs est retenue par une inscription en latin gravée dans une pierre, sur le mur de l’escalier, où le prêtre Ponce Latil, mort le 3 Avril 1148, nous rappelle à notre irrévocable destin ! N’y pensons pas trop et retournons à la lumière extérieure pour déambuler dans ces ruelles endormies en ce début d’après-midi. Quelques clichés experts vous montreront la beauté et le charme du village, en étages face au soleil.

Nous apercevrons, en reprenant la marche, sur l’autre versant de la vallée, à flanc de montagne sur la rive opposée de l’Ennuyé, la petite chapelle de Notre-Dame de la Consolation. La piste nous mènera, sans surprise, au bout de notre balade. Le soleil est implacable de ce côté de la vallée et quelques arrêts pour humecter nos palais s’avèreront nécessaires. Un dernier effort, pourtant, à l’approche du Col de Goudon : un raidillon de quelques centaines de mètres sollicitera nos ultimes ressources, mais à des Randouvéziens motivés il n’est rien d’impossible ! C’est le dernier arrêt à l’ombre des arbres bienveillants avant de redescendre directement vers Sainte-Jalle que nous avons en perspective quelques hectomètres en-dessous, et plus particulièrement la masse robuste de ce qu’il reste du château austère.

C’est là que nous entrons dans la cité où nous nous éparpillons quelque peu pour déambuler à nouveau. La chapelle est le dernier objet de la curiosité du groupe dont la plupart des membres auront sans doute acquis aujourd’hui quelques points pour leur permis d’accéder au Ciel des randonneurs… qui se trouve peut-être au café du coin !... pas de chance, il est fermé ! Aussi allons nous reprendre, sans plus attendre, la route vers le Col d’Ey pour rejoindre Le Buis et ses terrasses fraîches et accueillantes.

Merci à Daniel pour la sage conduite de son groupe, disons lui sans arrière-pensée que nous ne nous sommes pas… ennuyés (sourires navrés des lecteurs !) et qu’il n’oublie surtout pas de dire au représentant du CDRP que nous n’avons pas rencontré le tétras lyre.

G. Langlois

Photos : Ch. Formet

 

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