Savoillan Col du Trémalaud

 

Date : 26/09/2019  Difficulté : Moyenne 
Accompagnateur : M. Rosati  Coordonnées UTM :
Participants : 11  Départ : 31T 689836 4894527 
Longueur : 15 km Pique Nique :
Dénivelée : 800 m Difficulté IBP index : 69 
Carte IGN TOP 25 n° : 3140 ET / 3240 OT
Position par rapport à Buis-les-Baronnies : 13,5 km SSE 

 

Commentaires techniques :

Départ place de Savoillan UTM 31T 0689.813 4894.513. Prendre dès la sortie de la place le PR qui monte en haut du village et le suivre. Au dessus du village au point 31T 0689.712 4894.522 prendre à droite pour continuer de suivre le PR. En UTM 31T 0689.614 4894.357 suivre le PR chemin du milieu.

En UTM 31T 0689.566 4893.940 (Alt.558m) continuer tout droit plein Sud sur le PR et passer les quatorze épingles (dans la montée ne pas prendre le chemin qui mène à « Pié-Gu » dans l’épingle 4) pour atteindre Vanarelle en UTM 31T 0689.179 4892.156 (Alt.1144m).

Sur la piste prendre à gauche la direction Est jusqu’à l’intersection avec la piste forestière UTM 31T 0690.548 4892.043 (Alt.1214m). Prendre la piste qui descend pour atteindre la « Cabane du Mouflon », continuer sur la piste, en UTM 31T 0691.192 4892.026 (Alt.1113m) à la citerne prendre le virage à gauche pour continuer sur la piste. Au point 31T 0691.363 4892.140 (Alt.1014m) prendre le virage à gauche pour continuer sur la piste.

En sortie de l’épingle UTM 31T 0690.885 4892.683 (Alt.938m) prendre la piste qui descend à gauche. En arrivant sur la piste en contre-bas prendre à gauche et descendre au col de Trémalaud UTM 31T 0691.060 4892.989 (Alt.803m).

Depuis le col suivre la piste qui descend à gauche direction Ouest jusqu’en UTM 31T 0690.600 4893.056 (Alt.709m), où il faut tourner à gauche pour prendre le PR qui ramène à Savoillan en parallèle du torrent de Fonsagne, puis du torrent de Maldaric jusqu’à hauteur du cimetière ; à ce niveau, tournez à gauche en direction de la ferme « Saint-Agricol » avant d’atteindre le village.

Michel Rosati 

Compte-rendu :

Nous sommes aujourd’hui en zone frontalière ! Le Toulourenc ne fut-il pas la limite entre le Comtat, terre papale, et le Dauphiné au XIIIème siècle. Le village de Savoillan qui nous accueille ce matin fut l’un des postes de garde de cette frontière : le Rocher Guérin qui domine le village en fut le point haut constituant une forteresse naturelle propice à l’observation. Désormais, ce promontoire a un rôle plus pacifique de sentier botanique.

Et nous serons 11 curieux à explorer les sentiers qui, au départ de ce village, constituent les premiers itinéraires sur les pentes du Mont-Ventoux. Michel, notre guide, nous emmènera vers le Col du Trémalaud. La notoriété de Savoillan, outre la beauté du site, repose aussi sur sa boulangerie « Le Soleil Levain » : les plus avisés d’entre nous iront, avant le départ, s’approvisionner en miches odorantes et croustillantes, tout juste sorties du four… Les papilles m’en frémissent encore.
Mais je sens le meneur impatient d’en découdre avec cette dénivelée, GPS en main, comme un conquérant, sabre au clair, sus à l’ennemi. Le Ventoux, un ennemi ? C’est notre vigie, celle qui nous indique le cap de quelque direction que nous l’observions.

Cap au sud ! Nous contournons le village pour attaquer directement la pente par un sentier ponctué d’œuvres d’art insolites posées çà et là. Ce sentier « Art et Nature » a été crée en 2013 et s’enrichit régulièrement de nouvelles œuvres inspirées par l’environnement sublime du Mont-Ventoux et réalisées par des artistes en résidence à Savoillan. Elles apportent une ambiance inhabituelle pour amener, peut-être, le randonneur à élever le regard vers le ciel d’azur et le sommet du Géant de Provence. Troublé sans doute par ces objets insolites, Michel en perd un peu la boussole et le cap qu’il s’est assigné : l’erreur est promptement corrigée !

Le sentier puis la piste nous mènent maintenant, plein sud, vers notre objectif. Les hautes futaies de pins qui laissent à peine passer la lumière nous dominent comme de pacifiques géants qui protégeraient le marcheur. A notre droite, la roche blanche de la paroi de Roche Pourrie brille dans le soleil du matin. Bordant le chemin, les graminées laissent le vent s’amuser et caresser leur chevelure féerique qui ondule gracieusement.

Bientôt la piste redevient sentier et nous amorçons le plus dur de la pente, en larges lacets, d’abord, qui se resserrent ensuite, C’est un itinéraire agréable dont la dénivelée pourtant sévère est atténuée par la régularité de la montée. Le sol souple et humide alterne avec les parties rocailleuses : c’est le Ventoux ! Les résineux partagent désormais l’espace avec de beaux fayards au feuillage vert tendre… Ainsi parviendrons-nous au point culminant (1200 mètres) de notre périple sur la piste du Col de la Frache, soit une dénivelée de plus de 650 mètres pour ce début de matinée. Un petit temps de récupération s’impose. Rencontre avec un groupe de VTTistes venant du Col de la Frache et s’interrogeant sur la poursuite de leur parcours…

La piste qui suit la courbe de niveau est maintenant un tapis confortable. Et nous cheminerons ainsi jusqu’à la petite maison forestière flanquée d’un abri de planches qui fait penser à la cabane au fond du jardin de nos grands-parents. Nous pouvons disposer d’un bel espace ensoleillé pour déjeuner et nous prélasser. Nous y cohabiterons avec un groupe de marcheurs à qui nous laisserons courtoisement la table de pique-nique… à l’ombre ! De là, un large panorama s’ouvre vers Montbrun-les-Bains, cité chargée d’histoire grâce à (ou à cause de !) la famille Dupuy-Montbrun dont le membre le plus illustre, Charles, laissa une trace sanguinaire sur ce territoire où sévirent, avec passion et maints rebondissements, les guerres de religion.

La sieste aurait tendance à se prolonger sous les doux rayons du soleil et le signal du départ va devoir être donné néanmoins. Il faut avouer que la descente par la large piste qui s’ouvre à nous est moins pittoresque que notre ascension. Une occasion pour laisser le regard vagabonder au loin, au gré des fenêtres qui s’ouvrent. Reillhanette, à peine visible, est à nos pieds au bord du Toulourenc. Son château, avec celui de Montbrun, était l’un des postes de garde qui veillaient sur ce carrefour de voies de communication stratégiques. Sait-on, beaucoup plus près de nous, que le poste de commandement des missiles nucléaires dont les silos truffaient ce territoire (Plateau d’Albion, Mont-Ventoux) se trouvait dans des galeries creusées dans la montagne en face de Montbrun et Reilhanette !

Bon, j’arrête maintenant la diffusion d’informations placées autrefois sous le sceau du secret… Mais ne fallait-il pas mettre un peu de piment dans le récit de cette sortie bien sereine et pacifique ? Poursuivons notre descente : après la piste, un joli sentier nous mène au Col de Trémalaud (800 mètres) avant de rejoindre la petite route qui ramène à Savoillan. Nous faisons un petit arrêt près de la Ferme Saint-Agricol. Là, se pose une question stratégique (encore ?) : devons-nous prolonger notre périple en parcourant le sentier botanique aménagé sur le Rocher Guérin, dont il fut question plus haut ? Etait-il opportun, Michel, de poser cette question si près du village où, à n’en pas douter, nous pourrions nous désaltérer au bistro de pays ? Je vous laisse deviner la réponse du groupe…

Mais alors, Saint-Agricol, croyez-vous que je vais l’effacer comme cela de mon propos ? Je vous épargne la visite du l’ancien couvent d’Ursulines, que nous ne fîmes pas bien que ce bâtiment eût été bien restauré. Il est le lieu de maintes manifestations locales. Sachez simplement que Saint-Agricol, né vers 630, fut évêque d’Avignon, comme son père le moine Saint-Magne, et qu’il est invoqué ici pour la protection des récoltes… Si vous en avez l’occasion, allez voir dans l’église de Savoillan le tableau « Saint-Agricol attaqué par les sauterelles ».

Bon, il est temps de délacer les chaussures et de tomber les sacs. Un arrêt devant la fraîche fontaine pour de sommaires ablutions et nous voilà attablés sur la terrasse de cet aimable bistro, face au portail de l’église… sans commentaires !

Un grand merci à Michel pour cette belle sortie, par un temps radieux en ces premiers jours d’automne.

Gérard Langlois.