Commentaires techniques :
Néant.
Compte-rendu :
Comme depuis plusieurs saisons, Randouvèze organise des sorties hivernales en raquettes à neige. Cette année deux sorties ont été organisées, l'une en haute Loire et une deuxième dans le Jura, c'est donc de celle-ci dont il s'agit.
Sous la houlette de Francis nous serons 9 randouvéziens à aller dans le Jura nous régaler dans ce massif qui fait le bonheur des amateurs de sports de neige autre que le ski alpin. En effet tout ce qui touche au ski de fond, de randonnée ou de raquettes à neige est présent dans ce massif qui s'étend sur 3 départements : l'Ain, le Jura et le Doubs. Il fait office de frontière entre la Suisse et la France et va du Sud au Nord, depuis la rive droite du Rhône jusqu'au col de Givrine pour les «Monts Jura».
Nous avons rendez vous à l'hôtel du « Gabelou » qui sera notre base arrière car dans le séjour prévu nous aurons 2 étapes en itinérance.
Le jour de notre arrivée la neige tombe en abondance sur le massif, C'est de bon augure, pourvu que cela ne dure pas trop quand même !
Notre première randonnée se fera à partir de «Mijoux», départ en télésiège jusqu'à la station du «Col de la Faucille». La neige a cessé et le presque grand beau s'annonce. Nous démarrons sur une piste raquettes balisée mais pas encore ouverte, c'est donc le moment de voir les ouvreurs à l'œuvre, la neige est bonne, la nuit et le froid l'ont rendue agréable à marcher. Nous quittons la large piste de ski de fond pour attaquer en forêt le sentier qui s'élève vers la crête des balcons du «Léman». La montée est ardue, zigzague dans les bois en s'élevant rapidement. Après une bonne heure d'ascension, nous passons sous l'antenne du «Mont Rond» et puis en marche hors balisage en suivant les crêtes du massif. Après moultes montées et descentes, nous atteignons l'objectif fixé par Francis, le Pylône de «Colomby de Gex», qui culmine à 1688 m d'altitude. Le vent maintenant souffle fort, petit arrêt photos souvenir, remise en place des vêtements d'hiver et descente en vitesse, en droite ligne pour trouver un abri casse croûte. Ce sera fait après une demi-heure de descente, le long des murs d'une bergerie qui n'abritent pas grand chose des vents qui tourbillonnent !
Casse croûte de courte durée, boissons chaudes de préférence, puis départ en suivant les courbes de niveau et au GPS car il n'y a pas de balises visibles dans cet environnement !
Nous arrivons, après avoir fait fuir un lièvre tapi dans son gîte de neige vers le «Chalet de Crozat» pour retrouver des semblants de trace, puis après 3 heures d'ouverture de trace nous retrouvons notre piste du matin, rentrée plus facile et rapide maintenant. Nous accélérons un peu la cadence car le télésiège de Mijoux ferme à 16h30 il ne faut pas le rater car c'est 3km de distance en plus pour retourner au bercail, et en montagne enneigée on compte en heures et non pas en distance !
Rassurez vous on a bien pris le télésiège et à 17 h on buvait, qui le chocolat chaud, qui la bière au «Gabelou» !
Ensuite, douche, apéritif, repas et dodo, une première journée bien remplie avec des paysages magnifiques sur les «Balcons du Léman».
Un seul petit regret, nous n'avons pas vu le jet d'eau de Genève, les nuages passagers nous l'ont caché, mais quelle belle journée.
Demain est un autre jour !
Le lendemain, départ de l'itinérance, nous partons de Lajoux, village qui est déjà sur le plateau du Jura. Nous voyons sur la neige de la veille des traces de raquettes qui serpentent entre bois et pâtures dans un vallonnement sans fin ; aujourd'hui le ciel est bleu azur et le soleil brille généreusement : tout pour mettre en joie les randonneurs que nous sommes. Nous longeons tout au long de notre parcours des pistes de ski de fond, très bien aménagées, avec les fondeurs qui vont avec, attention les raquettistes ! Ne marchez pas dans les traces faites pour les skieurs, ils n'apprécieraient pas et auraient raison, des hommes et des machines les entretiennent !
Le temps passe, les petites montées et les descentes se succèdent, les organismes qui en période d'été seraient au beau fixe, s'usent car la neige est profonde, transformée par le soleil donc devenue lourde. De plus, il faut faire la trace car dans ces grands espaces il y a toujours de la neige vierge, un vrai bonheur pour les yeux mais une rude tâche pour les mollets !
Cette fois-ci encore nous choisirons l'abri d'une bergerie pour le pique nique quotidien. Là encore pas d'arrêt prolongé car si le soleil est bien présent, l'altitude et la saison, font que la température est négative, les organismes après le repas se refroidissent, le meilleur moyen de ne pas se refroidir est d'avancer. Nous sommes à la moitié du parcours et allons rentrer dans la « Forêt du Massacre »
Je vous fais un copier coller de ce qu'en dit Vikipédia.
La forêt du Massacre, autrefois appelée forêt de La Frasse, a changé de nom au cours du xvie siècle pour des raisons historiques.Elle est appelée « du Massacre » dès 1535, après un affrontement qui oppose 600 mercenaires italiens, commandés par Renzo de Céry et envoyés par François Ier, à des armées du Duc de Savoie Charles III, commandées par le Baron de la Sara. Les mercenaires italiens sont envoyés secourir la ville de Genève, qui est alors assiégée par les Savoyards et a demandé de l'aide au roi de France. Cependant, après avoir été stoppés au Col de la Faucille, ils sont repoussés dans la vallée de la Valserine, puis dispersés et anéantis dans cette forêt par les Savoyards.
Deux autres batailles s'y étaient déroulées un an auparavant, opposant déjà les armées de François Ier et les armées savoyardes dans les plaines autour de Gex. Lors de ces deux batailles, les troupes du roi de France avaient également été défaites.
Les habitants du Jura, témoins de ces terribles tragédies (et n'étant pas partie prenante à ces batailles car la Franche-Comté n'était pas encore française à l'époque, mais relevait du Saint-Empire), ont donc renommé cette forêt «de La Frasse» en forêt «du Massacre». On peut toutefois noter que peu d'auteurs ont employé ce nom avant le XVIIIème siècle.
Dans cette forêt sans fin, nous visiterons un épicéa «Mutant»
Encore une explication, pas de moi !
L'épicéa muté est une fantaisie de la nature. Sa partie basse est celle d'un épicéa normal, sa partie haute celle d'un épicéa columnaire. "Il s'agit d'une bizarrerie de la nature et on suppose qu'une adaptation climatique pourrait être la cause ou alors une mutation génétique. C'est vrai que dans cette région il y a toujours le plus de neige (et qui reste beaucoup plus longtemps) que partout ailleurs. Ce sapin se trouve sur le Tour de Crêt Pela'(1495m)".
Enfin c'est l'arrivée à l'étape, au chalet de «La Frasse» qui est davantage qu'un gîte de montagne, plutôt un restaurant d'altitude. Accueil chaleureux, site douillet, repas copieux, cheminée imposante centrée au milieu de la grande pièce à vivre et les couchages en mezzanine, un vrai paradis pour les amateurs de choses vraies (le vœu d'une d'entre nous est réalisé).
Demain est encore un autre jour !
Après une bonne nuit réparatrice, la météo a changé. Dès l'aube les nuages survolent la région, le ciel est gris et plombé, il va certainement neiger !
En effet tout de suite après notre départ le vent se met à souffler en rafales, des flocons apparaissent. Dans la forêt, avec des traces bien visibles, la progression est rapide. Tout se fait en descente aisée, puis nous arrivons au dessus des piste de ski de la station de Lamoura. Il pleut, il vente, les flocons mêlés de pluie passent à l'horizontale. Pour couronner le tout, nous traversons les pistes de ski alpin, les appuis sont instables, vite, vite...Au passage nous effleurons les pistes de départ de la fameuse Trans-jurassienne. Cette fois-ci encore le pique nique sera spartiate, juste une barre énergétique, une boisson chaude, le tout presque sans s'arrêter. Le temps ne s'améliore pas, nous remontons le vallon, puis enfin la route qui mène au point de départ, route ou sentier ? La majorité opte pour la route, les raquettes sur les sacs c'est à marche rapide à la queue leu leu que nous retrouvons nos véhicules à Lajoux, Ouf ! On peu dire que ce parcours a été formateur !
Retour au Gabelou, quiétude douillette, douche chaude, débriefing général sur notre séjour, tout est parfait, on est tous ravis, nous recommencerons certainement !
Et dire que sur 9 participants 3 n'avaient jamais chaussé de raquette à neige !
Nous avons quand même fait plus de 35 km dans de la neige haute, poudreuse, quelquefois lourde et enfin dans de vraies conditions dantesques le troisième jour.
Merci Francis pour ces très bons moments passés ensemble au sein de Randouvèze.
C. Malbois.
Photos : Ph. Geoffroy, F. Guerbette.